Les droits humains ou droits de l’homme constituent le langage commun de l’humanité. Ils sont par essence des droits en mouvement. Les questions relatives aux droits de l’homme ne datent pas aujourd’hui. Dire qu’il y a des droits humains naturels, inhérents à la nature humaine est une idée très ancienne. Néanmoins, ce dernier représente l’un des plus grands enjeux mondiaux et se place au sommet des priorités de l’Organisation des Nations Unies. Qu’advient-il des droits de l’homme ? À quoi se réfère l’expression ‘’droits humains’’ ?
Définition des droits de l’Homme
Les droits de l’homme également appelés droits humains ou droits de la personne sont un concept à la fois philosophique, juridique et politique, selon lequel tout être humain possède des droits universels, inaliénables, quelque soit le droit positif (droit en vigueur) ou d’autres facteurs comme la nationalité, la religion.
De surcroit, c’est ‘’l’ensemble des droits qui conditionnent à la fois la liberté de l’Homme, sa dignité et l’épanouissement de sa personnalité’’. C’est l’ensemble des droits qui permettent de préserver la dignité de l’Homme et lui permettent de se réaliser et de vivre sa personne, de s’accomplir. Leur objet est par conséquent directement et intimement lié à la liberté des personnes et au respect de leur dignité humaine sans nulle autre raison ou fondement. Les buts des droits humains est la protection fondamentale de la personne humaine et sa dignité
Origines des droits humains
La conception moderne des droits humains est née à l’époque des lumières, au XVIIIe siècle. La « Virginia Bill of Rights » (1776) en Amérique du Nord et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen en France sont les premiers textes nationaux à faire mention des droits fondamentaux de l’être humain. Néanmoins, le cylindre de Cyrus est la première charte des droits de l’homme qu’a connu l’humanité. Daté en l’an – 539, il fut redécouvert en 1789 et traduit par l’Organisation des Nations unies dans toutes ses langues officielles.
La Magna Carta (1215), la Pétition des Droits (1628), l’Acte d’Habeas Corpus (1689) et la Déclaration de droits (Bill of Rights) sont autant de textes qui marquent par des effets positifs le combat mené autour de la lutte pour l’exercice et l’effectivité des droits humains.
Caractéristiques des droits de l’Homme
Certains éléments permettent de distinguer les droits de l’Homme de tous les autres droits subjectifs que l’on retrouve en droit positif, ils permettent donc de les caractériser. En effet, en plus leur objet, les droits de l’Homme se caractérisent par nombreux signes distinctifs :
Les droits humains sont inaliénables : Ils sont directement attachés à la personne en raison même de ce qu’elle est. Il est inhérent à toute personne humaine.
Les droits humains sont imprescriptibles : un droit imprescriptible est un droit dont la légitimité ou la validité ne peut être limitée dans le temps. Les droits de l’homme ne disparaissent pas par le non usage ou par écoulement du temps.
Les droits humains sont universels et indépendants : Les droits humains sont universels ; tous les êtres humains jouissent des mêmes droits fondamentaux du seul fait de leur humanité, indépendamment l’endroit où ils vivent, de leur statut ou tous autres éléments particuliers.
Les droits de l’homme sont naturels : Les droits sont des droits naturels parce qu’ils sont attribués par la nature. Un droit humain est un droit qui relève de l’ordre naturel des choses. Ce sont des œuvres de la nature
En plus, les droits de l’homme sont individuels, indivisibles et interdépendants.
Les générations des droits de l’homme
L’extension du concept des droits de l’homme et son évolution à travers le temps a conduit les théoriciens des droits de l’homme identifié plusieurs générations de droits. En effet, ils ont divisé les droits humains en 3 principaux groupes ou générations suivant leur période d’apparition. Nous allons présenter succinctement ces catégories de droits de l’homme.
Droits de l’homme de la première génération : Les droits de l’homme de la première génération sont des droits civils et politiques. Ils sont nommés ainsi du fait qu’ils sont les premiers à être obtenus au cours des mouvements pour l’obtention des dits droits.
Droits de l’homme de la deuxième génération : La deuxième génération consacre les droits économiques et sociaux. Contrairement a la première génération, ils sont inspirés du socialisme puisqu’ils visent la dignité et le bien-être. Ce sont des droits qui nécessitent l’intervention de l’Etat pour être mise en œuvre.
Droits de l’homme de la troisième génération : Les droits de l’homme de la troisième génération sont des droits imparfaitement définis. Ils ne sont pas tous acceptent comme étant des droits humains en tant que tels.
Critique des droits humains
L’intérêt grandissant qu’on affiche pour cette notion est loin d’être général. Certaines idées répandues des droits de l’homme sont réfutées non seulement par des juristes, des théoriciens, des Etats, etc.… D’abord, l’universalité des droits de l’homme est généralement battue en brèche par l’argument du relativisme culturel. Ce dernier prône la diversité culturelle rendant difficile l’universalisation des droits de l’homme. Les cultures sont différentes, les peuples sont différents ce qui empêchent de parler des droits porteurs de valeurs universelles. A part de la prétention à l’universalité des droits de l’homme qui fait défaut, leur abstraction est un autre élément considérablement critique. Ces droits sont pour la plupart abstraits. S’ils sont inscrits dans des textes internationaux et des documents juridiques nationaux, les gens ne jouissent pas toute fois ces droits. Ils restent souvent à une étape de déclaration. ‘’Les promesses de déclaration ont d’autant de chances d’être tenues que leurs formules sont incertaines, indéterminées’’ relevait Michel Villey critiquant la portée déclarative des droits de l’homme. Les droits de l’homme n’ont pas la force applicable des règles de droits. Pour certains, ils sont peu réalisables. La situation socio-économique des pays sous-développés, Haïti par exemple, montre la faiblesse de la valeur des droits de l’homme. En dépit des différentes propagandes sur les droits de l’homme, la ratification de tous les documents relatifs aux droits de l’homme par ce pays, la situation socioéconomique de la population, des gens en particulier est très déplorable. De ce fait, les droits de l’homme doivent être compris comme une vocation, une aspiration, une ambition. Ils sont encore loin d’être considérés comme des droits subjectifs en tant que tels du fait non seulement de la relativité des valeurs dans le monde mais aussi de leur abstraction et leur caractère déclaratoire.
Selon le concept ‘’Droits humains’’, tout être humain – en tant que tel indépendamment de sa condition sociale – a des droits ‘’ inhérents a sa personne, inaliénables et sacrés et donc opposables en toutes circonstances à la société et au pouvoir. De ce fait, l’effectivité des droits humains est incompatible avec les systèmes et les régimes fondés sur la supériorité d’un groupe. Par contre, la démocratie et l’Etat de droit sont très favorables à la réalisation de ces dits droits. En somme, les droits de l’homme ont connu une évolution considérable durant ces dernières décennies. Etant le fruit de combats politiques, ils n’ont pas perdu leurs dimensions politiques, idéologiques et philosophiques. Néanmoins, ils sont de plus en plus proclamés et protégés par des textes, instruments juridiques nationaux et internationaux. Ils sont même pour la plupart inscrits dans la constitution des Etats jusqu’à s’opposer aux gouvernements de ces derniers. L’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre 1948 est un fait illustratif de la place occupée par l’idée des droits de l’homme, des droits universels que possèdent tous les individus. Les droits humains sont aujourd’hui protégés par des instruments nationaux comme les lois et la constitution des Etats et des instruments internationaux le pacte international relatif aux droits civils et politiques, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Auteur: Pierre Marc BAPTISTE
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