L’instabilité politique en Haïti : un fléau lié à la réalité politique haïtienne

Depuis  l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804, le pays fait face à une crise multidimensionnelle. En effet, le pays connait une crise politique insoluble caractérisée par une instabilité chronique. Notre indépendance n’a pas accouché un Etat pouvant répondre de manière efficace les besoins réels de la société. Pour nombreux historiens et politologues, les problèmes sociaux et économiques  confrontés par les haïtiens sont les conséquences de la crise politique récurrente dans le pays. Et, L’instabilité politique est le principal trait cette crise politique séculaire. Ce fléau est consubstantiel à la réalité politique du pays et le comportement provisoire de nos dirigeants politiques.

L’instabilité politique, un phénomène classique de l’histoire d’Haïti

L’instabilité politique est un élément récurrent de la réalitépolitique du pays. Elle consiste en une rotation rapide des gouvernants, des successions présidentielles non réglées et souvent violentes. Elle peut manifester par des manifestations violentes, des changements irréguliers de personnel politique ou des coups d’Etats etc. L’histoire politique d’Haïti fait face régulièrement à ces genres de mouvements. En effet, selon Eric Sauray, dans son livre, ‘’Haïti, une démocratie en perdition, ce qui passe actuellement en Haïti est assez classique dans l’histoire politique récente d’Haïti.


 De 1987 à nos jours, le pouvoir, les gouvernements sont toujours contestés. Il y a toujours une contestation permanente du pouvoir qu’on ose lier à l’histoire du pays. Les changements incessants des gouvernements multiplient les possibilités des gouvernements provisoires. Des gouvernements qui remplacent d’autres avant même la fin des mandats. Pour plus d’un, Haïti est une terre de bouleversements politiques. En tout cas, la réalité politique actuelle donne raison à ces personnesAvant le début du XXIsiècle, les coups d’Etats étaient les principales manifestations de l’instabilité politique et des bouleversements politiques. Aujourd’hui, ce sont des soulèvements populaires, des appels àla démission et même des assassinats politiques. 


De 1986 à nos jours

Paradoxalement, la plus grande période de stabilité d’Haïti est la période Duvaliériste : 1957 à 1986. La période dictatoriale des Duvalier : Trente ans environ de la descente aux enfers du pays. Avec la fin de la dictature, la volonté de mettre en place un Etat démocratique était manifeste. Le choix populaire de la constitution du 29 mars 1987 ouvre la voie vers la stabilité et l’Etat de droit en Haïti. Pourtant, les événements qui vont suivre vont prouver le contraire. La prise du pouvoir par des coupsd’Etat devient la norme. L’assassinat des opposants politiques remplace le dialogue politique. Deux interventions étrangères en Haïti ne font qu’aggraver la situation politiqueLe chemin de la démocratie emprunté n’est pas sans périlEt l’instabilitépolitique est le principal fléau à endiguer aujourd’hui.


Les faits décrivant l’état d’instabilité du système politique haïtien sont criants : A la veille de 1987, le pays passe de coup d’Etat en coup d’Etat, de gouvernements provisoire en gouvernements provisoires, de mandats sans fin à l’installation des gouvernements choisis par des groupes autres que la population…. . Le changement constitutionnel est un autre facteur de l’instabilité politique du pays. Déjà, nous avons connu 22 constitutions ; environ une cinquantaine chefs d’Etats majorités provisoires s’est succédé pour environ deux sièclesd’histoire politique.  

La crise politique qui est une constante de l’histoire d’Haïti ades conséquences graves au niveau social et économique. Conséquemment à l’instabilité politique, les conditions de vie des populations ne cessent de se détériorerHaïti est le seul PMA du continenaméricain. Plus de la moitie de la population haïtienne vit sous le seuil de la pauvretéNous ne faisons que détruire les minces richesses du pays au lieu d’en créer. C’est lapériode de décroissance économique en Haïti. De 2010 à nos jours, sans crainte d’être contredire, nous pouvons affirmer que nous connaissons la pire descente aux enfers du pays. 


A quand la fin de cette situation ? Personne ne  le sait. Même les bénéficiaires du programme Humanitaire du gouvernement américain ne connaissent pas cette réponse. 

 

Pierre Marc BAPTISTE 

Etudiant finissant en Sciences Politiques /Relations Internationales (INAGHEI, UEH)


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