À l’occasion de la journée internationale de la santé menstruelle le 28 mai, RÈG a clôturé une campagne de sensibilisation sur la menstruation autour d'une conférence à la bibliothèque Michèle Tardieu à Pétion-Ville. Un moment prodigieux, entre réflexions et partages delivrés par un panel constitué d'activistes, membres de l'organisation féministe Nègès Mawon, Sabatini Medjina Arcelin, juriste et la docteure Christina Jacques.
Règ a clôturé une campagne de sensibilisation sur la menstruation autour du thème “Fè règ tounen yon reyalite nòmal nan lavi”; un cris inspiré des tabous sur la période des règles chez la femme et les précarités qui y sont liées.
Cette campagne de sensibilisation a débuté le 1er mai 2023 sur les réseaux sociaux autour des discussions liées à l’hygiène et à la précarité liée à cette période de disposition à la procréation chez la femme, période au cours de laquelle se manifeste un écoulement de sang dans le canal génital, elle dure entre 3 à 6 jours, dans certains cas 7.
La médecin Christina Jacques a détaillé minutieusement le fonctionnement du cycle, exhortant les femmes à être plus sensibles par rapport à certains changements pendant la menstruation notamment les anomalies, et les risques d’endométriose, une maladie gynécologique qui selon spécialistes est caractérisée par une affection chronique dans laquelle le tissu qui tapisse normalement l'intérieur de l'utérus, l'endomètre, se développe en dehors de l'utérus. Elle exhorte aussi les femmes sur les médicaments utilisés comme soulagement contre cette maladie.
Quant aux femmes qui ont recours excessivement à la pilule du lendemain , contraception d'urgence prise les 24 heures d’une relation sexuelle pour prévenir la fertilisation « Il est conseillé d’utiliser l’After day deux fois par année » affirme la médecin conseillant d’autres méthodes préventives.
La professionnelle médicale désapprouve les médicaments contre les infections pour combattre la douleur, conseillant de préférence une alimentation saine et le sport en guise de soulagement « sans oublier une visite régulière chez un gynécologue », et ça, même en cas de non grossesse, a-t-elle souligné.
Par ailleurs, Sabatini Medjina Arcelin, juriste,
voit en la situation des détenues et des femmes dans les quartiers défavorisés, un grand défi par rapport au manque d’accès de produits sanitaires, pour cause: l’insécurité , leur situation économique et le nombre insignifiant de femmes dans les postes de décision, un atout qui pourrait stimuler les plaidoiries pour améliorer le sort des femmes en situation précaire qui, de surcroît doivent faire face à une forte augmentation des prix des produits d'entretien pour maintenir leur santé physique « Les produits sanitaires sont très chers, en un rien de temps une serviette hygiénique est passée de 30 à plus de 150 gourdes » a fait remarquer l'activiste.
Selon Sabatini Medjina Arcelin, une plaidoirie doit être mise en œuvre dans le but de réduire les précarités menstruelles et rendre disponible les produits sanitaires.
Cette journée de sensibilisation aborde sous plusieurs angles la question des règles. Elle a été marquée par des expositions des différentes activités de Règ depuis sa fondation en 2020 et les témoignages des femmes par rapport aux difficultés rencontrées. La responsable de projet de Règ, Mia Love Barthélemy est revenue sur les axes de travail de Règ, en plus de sensibilisation dans les écoles, sur les réseaux, et des initiatives visant à rendre disponible des produits sanitaires pour les détenues en Haïti, Règ s'attaque notamment aux tabous liés à la question des règles.
Notons que l'activité de clôture, au terme d'une conférence, a été modérée par la responsable de communication de Règ, Marie Michma Edmé, qui, dans un appel à rejoindre l'organisation, invite les hommes à prendre part à la sensibilisation et la lutte contre les précarités menstruelles des femmes. La modératrice a encouragé le public à rejoindre le staff de Règ, dans leurs mouvements visant à briser les tabous, de contribuer à réduire la précarité menstruelle des femmes détenues et les femmes dans les quartiers défavorisés.
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