« La lecture est l'art de réinventer l'œuvre, de donner une vie aux mots de l'auteur, en les façonnant à travers le prisme de notre propre sensibilité. » Ces mots, prononcés par Yves Marie Gustave, ont marqué le seuil d’une expérience qui allait profondément transformer ma perception du théâtre. Ce fut dans le cadre de la formation sur la lecture et performance, orchestrée par Les Ateliers Encriture, que j’ai eu l’immense privilège de représenter Jeunes Influenceurs. Je vous invite à plonger avec moi dans ce récit empreint de découvertes et d’émotions.
Jour 1 : La voix comme instrument et la connexion humaine
Le premier jour nous offrait une immersion dans l’art délicat de l’intonation. Enfant bercée par la passion du théâtre, j’étais animée d’une excitation mêlée d’appréhension. Yves Marie Gustave, accompagné de Sylvie Laurent Pourcel, nous a guidés avec une rigueur bienveillante. L’exercice consistait à projeter notre voix avec assurance, un véritable défi pour moi, habituée à murmurer plus qu’à déclamer.
La journée a pris une tournure encore plus intense lorsque nous avons travaillé en binômes. Un long regard dans les yeux de l’autre est devenu un pont, un fil invisible reliant nos âmes. Ce moment, si profond, a ancré un visage dans ma mémoire, celui de mon partenaire, comme une empreinte indélébile. La journée s’est achevée sur une invitation à l’écriture : écrire autour du thème « Réconciliation ».
Jour 2 : Les émotions entre mots et mouvement
Le second jour était tout aussi fascinant. Nous avons d’abord exploré nos textes, y insufflant l’intonation, l’émotion et l’expression corporelle apprises la veille. Voici un extrait de mon écrit tenté à la lumière des enseignements partagés précédemment : réinventer mes mots et leur insuffler une nouvelle vie :
« …Je hais le parfum qui s’impose partout autour de moi, ce même parfum que je chérissais jadis, quand il s’accordait si harmonieusement à ta peau. Désormais, il m’étouffe, car je ne peux plus enfouir mon visage au creux de ton cou pour en respirer chaque note sucrée... Du fond de mon cœur, je rêve de réconciliation... »
Ce moment d’écriture s’est enrichi par une leçon sur les différentes parties d’un livre, qui sont : la page couverture, la quatrième de couverture, les pages de garde... Mais le sommet de cette journée fut l’exercice dans l’espace, où nous nous sommes imaginés plongés dans les profondeurs d’un océan. Chaque mouvement traduisait un combat ou un abandon, et les émotions jaillissaient comme des vagues. Ce fut un spectacle intérieur et collectif, un miroir des luttes invisibles que chacun porte en soi.
Jour 3 : Corps en mouvement, confiance en éveil
Le dernier jour s’est ouvert sur l’exploration de nos capacités physiques. Notre corps, ce territoire parfois inconnu, était invité à s’aventurer hors de sa zone de confort. Équilibre, résistance, force : autant d’éléments qui nous ont poussés à nous réconcilier avec nos limites.Un exercice sur la confiance a ensuite tissé des récits silencieux entre partenaires. Amour, défiance, passion, violence : chaque duo devenait une toile où se mêlaient les couleurs de la condition humaine. La journée s’est conclue avec une lecture ultime, une scène qui fusionnait tout ce que nous avions appris. Ce fut un moment empreint d’émotions, une célébration de notre apprentissage collectif.
Je suis entrée dans cet atelier avec l’idée d’en apprendre davantage sur les bases de la performance scénique. J’en ressors avec bien plus : une immersion dans un univers où les mots s’entrelacent aux émotions, où chaque mouvement révèle une vérité profonde. Le théâtre n’est pas qu’une scène ou une réplique, c’est un élan vital, un souffle d’humanité.
Si vous avez l’opportunité de plonger dans un tel atelier, n’hésitez pas une seconde. Et si vous êtes curieux de découvrir le fruit de cette aventure, rendez-vous au spectacle de restitution. L’histoire, je vous l’assure, ne fait que commencer.
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