Le complexe du messie :un moyen de satisfaire son égo en s’oubliant pour l'autre


À travers l'histoire du monde, on retrouve un être qui s’est fait chair pour venir mourir afin de sauver l’humanité. Il a donc été le messie, le sauveur de l’humanité. Son action dite d'amour témoigne donc d’un ultime sacrifice de soi pour autrui et son bien-être. Le Christ a enseigné ou du moins illustré l'oubli de soi pour l’autre. Le sentiment de se sentir concerné, impliqué dans le sort de l’autre. D'où vient le nom de " complexe du sauveur". Un syndrome important en psychologie. Comment savoir si on en est atteint ?


Les signes et symptômes du complexe du sauveur


L’inévitable co-dépendance

La personne humaine ressent toujours le besoin de se sentir valorisée, utile. Elle a beau avoir de l'estime de soi , sans l'assurance de son importance dans la vie de son semblable, elle se considère inutile. Cela dit, même sa façon de se voir est conditionnée par la nature de ses rapports avec autrui.  C’est comme si le soi était inexistant sans l’autre. Mais alors, comment se manifestera donc cette co-dépendance ?

La recherche incessante de la reconnaissance 

En effet, la personne se lance dans une interminable quête de reconnaissance, de gratitude. Elle veut toujours aider autrui. Elle est persuadée que son aide lui est indispensable. C’est bien d’aider autrui. Mais justement, à quel prix ?

Le sacrifice de soi

C’est ici que va intervenir le syndrome du sauveur ou encore le complexe du messie. Emmanuelle Lacroix, une psychothérapeute, l’explique comme étant la codépendance. Le besoin que l'autre ait besoin de nous. Toutefois, elle explique également que cela devient pathologique lorsque ce besoin conditionne la relation. 

Le sort de l'autre devient une obsession 

À force de trouver sa satisfaction dans la satisfaction de l’autre, on devient obsédé par son sort. Mais également notre relation avec l’autre se définit par notre niveau d’implication dans sa vie pour son bien-être, par notre rôle de sauveur. On devient inconsciemment son esclave parce qu’on développe les craintes suivantes :

  • La perte de son amour

  • La constatation de son insatisfaction, de sa frustration, de son mal-être 

  • Le sentiment d’être inefficace dans sa vie

  • L’impression de s’être peu investi

  • L’impression de manquer d’humanité, de matières pour remplir sa mission de sauveur auprès de l’autre 

Comment savoir si on en est atteint ?


Dans notre relation avec les autres, il est parfois nécessaire de :

  • Prendre du recul

  • Analyser les éléments qui nous motivent à aider l’autre 

  • Se demander si c’est vraiment pour le bien-être de l’autre ou pour se sentir utile 

  • Savoir si son aide est vraiment indispensable 

  • Limiter son implication dans le sort de l'autre qui y a aussi sa part de responsabilité 

  • Réfléchir avant de répondre oui à toutes les requêtes 

  • Redéfinir les notions d' aider et de prendre soin de quelqu’un 

  • Penser à aider l’autre au lieu de le sauver 


L'humain est condamné à vivre avec l'autre. Il a donc le devoir de se soucier de l'autre. Toutefois, il a aussi le devoir de prendre soin de lui-même. Le syndrome du sauveur est présent chez plus d’un. N’est-il pas temps de faire une introspection pour voir si vous n'en êtes pas déjà atteints ? Mais surtout de chercher à vous en départir ? Car, comme on dit, il faut avoir un verre plein pour pouvoir servir. Si l'on s'oublie totalement où va-t'on donc puiser pour servir l’autre ? Le soi passe avant tout. 


Auteure: Beth-Sarah Nicolas


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