À la découverte de Phannuella Tommy Lincifort, la comédienne sélectionnée pour la résidence artistique en France , en juin prochain



Originaire de Saint-Marc , Phannuella Tommy Lincifort jonche entre la médecine , la comédie, le drame et la  psychothérapie . Elle est aussi PDG d’un atelier appelé  File’m création qui fabrique des accessoires en crochet et résine. Elle anime régulièrement des ateliers  de psycho théâtre gratuitement pour des jeunes dans le but de les aider à faire face au contexte socio-économique politique sécuritaire du pays ainsi que des soucis d’ordre intime ou personnel. De plus, elle a été sélectionnée pour une résidence artistique au centre national des Écritures du spectacle en France . 




Elle nous fait savoir qu’elle a  commencé à se  définir très tôt dans sa vie, donc elle s’est toujours identifiée en dehors du pays, de son église, de sa famille etc. Ce qui lui a évidemment permis de trouver sa voie probablement assez tôt par rapport aux adolescents de son entourage à l’époque. Dès ses 14 ans elle savait déjà qu’elle allait évoluer dans la médecine, le théâtre et la psychologie et ce n’était pas qu’un simple désir de jeune âge ou autre . Elle le savait au point qu’elle ne travaillait pas les maths . « J’étais ma propre vérité.   Je pense que c’est très important d’apprendre aux enfants très tôt de se définir en se référant à eux même et à rien d'autre. » nous dit-elle . 


Sa passion pour le théâtre va se développer dans un souci de liberté. Elle  voulait exister quelque part, de la manière la plus vraie et la plus vivante possible. Un endroit où elle pourrait tout dire, tout faire, tout être, sans crainte. Un endroit permissif où elle pourrait expliquer voir même justifier l’inacceptable sans pour autant offenser l’autre en face. Elle voulait être et ne pas être à volonté.  



« On ne part pas en guerre avec une vie qui danse » 

 Ce  projet est construit autour d’un discours entre une mère qui a avorté d’un enfant et l’esprit de ce dit enfant. C’est tout un discours complémentaire et contradictoire. Une lutte entre le devoir et le droit de l’Humain femme d’exister en dehors de toute contrainte sociale au point de se permettre d’être violente et de venger le viol de qui cette âme-enfant  ou de cet enfant-âme aurait été si elle avait pris la décision de poursuivre sa grossesse. Mais c’est aussi le discours d’un enfant qui ne comprend pas pourquoi et en quel droit on peut lui ôter la vie et quel humain digne de cela peut se prétendre être juste en le faisant. En effet , la manière dont l’Humain peut poser la plus affreuse des actions,  tout pardonner et aimer d’un amour incommensurable voir même utopique  à la fois est un phénomène qui l’intéresse beaucoup.


C’est pourquoi aussi elle s’inspire des humains pour écrire ses textes. Elle observe beaucoup leurs côtés sombres, les facettes censurées, réprimées, non aimées. Elle veut mettre en lumière ces angles morts, étaler la sensibilité et la fragilité de cette espèce qui font d’elle soit un être méchant et féroce pour se protéger des autres ou au contraire un être sociable et aimant car elle a su tirer son essence du chaos.   

 


La dramaturge nous fait savoir que pour faire parvenir un texte à la CNES c’est tout un processus. Il faut envoyer d’abord son texte à des comités de lectures qui suite à des discussions et travail de groupe vont décider quels textes retenir parmi tous les textes lus lors des rencontres du bivouac. Cependant elle n’a pas vraiment rencontré de difficultés car elle n’a pas acheminé son texte aux différents comités mais plutôt Gaëlle Bien Aimé sans qu’elle ne le sache préalablement d’ailleurs. Elle est d’ailleurs très reconnaissante envers elle et toute l’équipe de ACTE.


Sa principale source de motivation sont ses buts car selon elle quand nous avons des buts , nous devons nous placer dans un dynamisme de ‘’  mouvement constant ‘’ car un but marche de pair avec une prise de position qui n’est autre que l’atteindre , en l’occurrence il exige des actions concrètes. D’ailleurs à ce sujet , elle nous confie qu’elle a fait médecine en pleine dépression chronique sans jamais aller en reprise, dans une maison où elle était violenté par son père et où on l’a persécutait afin de ne pas réussir mais aussi une église qui l’exhortait à n’avoir aucun  comportement d’opposition face à son bourreau car « enfant obéissez à vos parents ». C’est d’ailleurs une période de sa vie qu’elle témoigne comme étant son plus grand accomplissement. 



Pour tous les jeunes qui veulent se lancer dans un domaine particulier : « Vous avez des potentiels inestimables servez-vous en, surpassez-vous. Faites de vos sources de distractions (réseaux sociaux et autres) des outils éducatifs et/ou promotionnels. La première personne à épater c’est VOUS ! Dites-vous cela chaque matin

 «  gen AYITI kap kraze a epi gen mwen ak rèv mwen yo ».

 



Auteure: Snaïlie Pompilus 



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