La difficulté des jeunes à s'orienter professionnellement après le Bac : Un défi complexe pour les jeunes haïtiens.


L'orientation professionnelle après le baccalauréat représente un véritable casse-tête pour de nombreux jeunes.  Alors que ce moment marque une étape cruciale dans la vie, il est souvent accompagné de doutes, d'incertitudes et d'un sentiment de pression intense. Entre ce que certains auraient voulu faire, le rêve des parents et les possibilités qu'offrent le pays, il est assez souvent difficile de faire un choix avec le sentiment de bien faire. 

Les faibles ressources disponibles et le nombre limité d'options font que beaucoup de jeunes estiment manquer de liberté dans leur choix de carrière. Le manque d'accompagnement personnalisé dans les établissements scolaires est souvent pointé du doigt. Les conseillers d'orientation ne sont pas présents et l'attention que mérite chaque élève n'est pas disponible. En conséquence, de nombreux étudiants se retrouvent à faire des choix par défaut, faute de mieux. 

Dans cet article, nous explorons ces défis auxquels les jeunes font face et nous proposons quelques solutions. 




La pression sociale et familiale


La pression exercée par la famille et la société joue également un rôle déterminant dans la difficulté d'orientation. Les attentes des parents, souvent bien intentionnées, peuvent ajouter une charge supplémentaire à la décision. Les jeunes peuvent se sentir contraints de suivre des filières considérées comme "prestigieuses" ou "sécurisantes", plutôt que d'explorer des domaines qui les passionnent réellement. De plus, les métiers sont catégorisés selon que les parents les trouvent utiles ou non.


Un marché du travail incertain


Le marché du travail en constante évolution est un autre facteur qui complique l'orientation post-bac. Les métiers de demain ne sont pas toujours bien définis, et les secteurs autrefois stables peuvent connaître des bouleversements soudains. Et dans le cas précis d'Haïti, l'instabilité politique et le taux croissant de chômage plongent les jeunes dans une incertitude. Cette incertitude pousse les jeunes à s'interroger sur la pertinence et la pérennité de leurs choix professionnels. La crainte de choisir une voie sans débouchés ou de se retrouver dans une situation précaire est omniprésente. Cette crainte les pousse également à faire des choix économiques au lieu de se tourner vers un domaine qui les passionne.


La peur de l’échec


La peur de l'échec est un sentiment partagé par de nombreux jeunes. Choisir une orientation, c’est prendre le risque de ne pas réussir, de se tromper, de devoir recommencer. Cette peur peut paralyser et pousser certains à l’inaction, ou à faire des choix sécurisants mais non satisfaisants sur le long terme.


Une palette de choix restreinte et limitée


Le nombre d'universités et de centres professionnels est largement inférieur au nombre de jeunes voulant entamer des études supérieures. De plus, le coût dépasse souvent les moyens de ces derniers. Ce qui élève  l'enseignement supérieur au rang de luxe alors que c'est un droit pour le citoyen d'accéder à l'enseignement. En outre, il y a des disciplines qui sont tout bonnement inexistantes en Haïti. Les jeunes doivent alors choisir parmi une liste limitée de disciplines et faire avec ce qu'il y a.



Comment surmonter ces difficultés ?


Pour atténuer ces difficultés, plusieurs solutions peuvent être envisagées :


Renforcer l’accompagnement scolaire: Un suivi plus personnalisé, avec des conseillers d’orientation plus disponibles, pourrait aider les jeunes à mieux comprendre leurs options et à faire des choix éclairés.


Favoriser les stages et les immersions professionnelles : L’expérience sur le terrain est souvent la meilleure façon de découvrir un métier et de vérifier si celui-ci correspond à ses aspirations.


Encourager la flexibilité et l’expérimentation: Les jeunes doivent être encouragés à explorer différentes voies, à accepter que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage, et que changer de direction n’est pas un échec, mais une étape vers la réussite.


Informer sur les tendances du marché du travail:  Une meilleure information sur les évolutions du marché du travail pourrait aider à faire des choix plus sereins. 


Ceci dit, nombre de facteurs relèvent de la sphère étatique, qui doit se dépêcher d'attraper le train du progrès et offrir à la jeunesse haïtienne la possibilité de faire des choix libres et divers en élargissant la palette de disciplines disponibles à l'université en Haïti.

En définitive, l’orientation professionnelle après le bac est un défi complexe, qui nécessite un accompagnement renforcé et une prise de conscience collective. Aider les jeunes à s’orienter de manière éclairée, c’est leur donner les clés pour construire un avenir professionnel épanouissant et durable.


Auteure : Néhémie Lamarre

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