Quand la bureaucratie étouffe les talents : le parcours d’un photographe haïtien freiné par la lenteur de l'administration

Le photographe haïtien Glaude Evens déplore les circonstances qui lui ont empêché de participer à une formation sur la création d'images dans le cadre du programme Transcultura et en appelle aux responsables dudit programme.

Une opportunité unique pour un photographe de talent

Le programme Transcultura est une initiative quinquennale de l'UNESCO, basée sur l'intégration culturelle de la Caraïbe et le renforcement des relations entre les peuples de la région caribéenne.

Ce programme de l'UNESCO, soutenu par l'Union Européenne, vise à promouvoir l'intégration culturelle dans les Caraïbes et en Amérique Latine en renforçant les compétences des jeunes et en stimulant des opportunités économiques dans les secteurs créatifs et culturels. Son objectif principal est d'intégrer ces régions grâce à des initiatives qui encouragent la diversité, l'innovation et la durabilité, tout en créant des parcours de développement pour les talents locaux.

Le programme inclut des formations, des échanges culturels et un accompagnement pour aider les jeunes professionnels à mieux comprendre et exploiter les opportunités dans les industries créatives, allant du tourisme durable à la production artistique, à la technologie culturelle et au patrimoine immatériel.

Il s'adresse aux pays de la Caraïbe, y compris Haïti.

 Lors de la 15e édition du World Tourism Event, le programme a lancé un appel aux jeunes entrepreneurs caribéens pour présenter des initiatives basées sur la créativité et la culture.

Le journaliste-photographe haïtien Glaude Evens, ayant proposé sa candidature, a reçu le 25 juillet 2024 une notification officielle lui annonçant que sa candidature était retenue. De ce fait, Glaude devait se rendre à Cuba pour une formation sur la conception d'images qui débuterait le 9 septembre 2024. Le jeune formateur en photographie dit avoir reçu la nouvelle avec beaucoup de contentement et perçu cette opportunité unique comme un moyen de faire de nouvelles expériences. Il a aussi pensé à la possibilité de dupliquer la formation après l'avoir suivie.

Cependant, suite à cette nouvelle, commence un ballet de péripéties pour le journaliste qui, compte tenu des difficultés pour avoir un vol direct vers Cuba, doit obtenir un visa de transit de l'ambassade du Panama pour atteindre La Havane, où doit avoir lieu la formation.

Malgré tous ses efforts, il n'a reçu le visa que vers la fin du mois de septembre, date à laquelle la formation tirait à sa fin. Le jeune photographe a certes reçu le visa, mais en a perdu le bénéfice faute du retard occasionné par l'ambassade du Panama et l'UNESCO, qui étaient responsables des démarches pour fournir le visa au photojournaliste.


Importance des échanges culturels pour la région caribéenne

Les échanges culturels jouent un rôle crucial pour les artistes caribéens, qui, malgré une scène artistique riche et variée, font face à un isolement important sur la scène internationale. Cet isolement est en partie dû aux barrières géographiques, linguistiques et économiques, qui caractérisent souvent les relations Nord-Sud, mais aussi aux contraintes bureaucratiques, comme l'illustre le cas de Glaude Evens.

Ces échanges permettent aux artistes de la Caraïbe d'accéder à des formations, de nouer des liens avec des institutions culturelles internationales et d'acquérir une visibilité mondiale. En partageant leurs histoires et perspectives uniques, ils enrichissent le dialogue mondial sur les questions de société, de culture et d'identité, tout en promouvant la diversité artistique. Ces opportunités sont vitales pour la reconnaissance et la valorisation de leurs talents, contribuant à briser les stéréotypes et à rétablir une représentation plus équilibrée d'une culture essentiellement caribéenne. Les échanges stimulent l'innovation. Les artistes caribéens, confrontés à des réalités souvent distinctes de celles des grandes capitales artistiques, apportent une vision unique qui inspire d'autres créateurs à travers le monde. Faciliter leur accès à des programmes comme Transcultura serait donc non seulement bénéfique pour leur développement personnel et professionnel, mais aussi pour la scène artistique mondiale, qui s'enrichit de la diversité des voix et des expériences de cette région.


Un appel aux responsables du programme Transcultura

Glaude est ce photographe qui est plein du désir de pouvoir capturer l'essence réelle et naturelle de ses sujets. Il fait partie des jeunes de cette génération qui promettent le plus, tant par leur détermination que par leur sens créatif. Pour lui, la photographie n'est pas qu'un métier, mais aussi une passion. De ce fait, il lui reste beaucoup de choses à apprendre. Sa formation en tant que photographe professionnel doit se poursuivre. Son intérêt pour la photographie le pousse à demander aux responsables du programme Transcultura de revoir son cas et de sortir de leur silence. Compte tenu des circonstances particulières qui ont freiné sa marche vers une expérience enrichissante de plus, il lance un appel et espère une réponse du côté du staff de Transcultura.

Rédaction de JEUNES INFLUENCEURS 


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